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L'HISTOIRE de l'AFGHANISTAN

Véritable plaque tournante en Asie centrale, l'Afghanistan a toujours été très convoité. Ce pays constituait en effet la voie de passage vers la Chine, sur la Route de la soie, avant de devenir un État tampon entre l'Empire russe et la colonie britannique des Indes. 

Les premières invasions 

Les premiers envahisseurs furent le Perse Darios Ier au VIe siècle av. J-C, le Grec Alexandre le Grand en 328 av. J-C, les Scythes, les Parthes et les Kouchans bouddhistes aux IIe et Ier siècles av. J-C et enfin les Huns Hephthalites, ou Huns Blancs, aux Ve et VIe siècles apr. J-C Les Arabes introduisent la religion islamique au VIIe siècle, et les Turcs, sous le règne du sultan Mahmoud de Ghazni, font momentanément de l'Afghanistan le centre de l'hégémonie et de la civilisation islamiques au début du XIe siècle. Les Mongols de Gengis Khan envahissent l'Afghanistan au début du XIIIe siècle, et Timour Lang (ou Tamerlan) l'annexe à la fin du XIVe siècle. Au début du XVIe siècle, Baber (ou Zahir al-Din Mohammad) établit un empire en Inde à partir de ses bases de Kaboul. 

En 1747, les Pachtouns, sous le règne d'Ahmad Khan, fondent la première dynastie afghane indépendante. Dost Mohammad (émir de Kaboul de 1834 à 1863) en établit une seconde. Cependant, c'est Abd ar-Rahman Khan (1880-1901) qui réussit le premier à exercer un véritable contrôle sur la totalité du pays. Hantés par l'éventualité d'une offensive russe en Inde, les Britanniques occupèrent le pays à deux reprises au XIXe siècle. En 1842, l'armée britannique fut décimée par une révolte populaire et se retira du pays en 1878. 

L'indépendance

Aman Allah Khan, qui règne de 1919 à 1929, déclare l'indépendance du pays en 1919 et met fin à l'ingérence britannique dans les affaires afghanes. Les Anglais reconnaissent l'indépendance afghane lors du traité de Kaboul en 1921. S'inspirant de Mustafa Kemal Atatürk, le nouveau roi met sur pied toute une série d'ambitieux programmes de modernisation politique et sociale, mais l'opposition des tribus le force à abdiquer en 1929. Le pays connaît désordres et convulsions sanglantes. Mohammed Zahir Chah règne sur l'Afghanistan de 1933 à 1973. En 1964, il encourage la création d'une monarchie constitutionnelle. Cette tentative de démocratisation échouant, le cousin du roi, Mohammad Daoud Khan, s'empare du pouvoir en 1973, renverse la monarchie et devient président de la République jusqu'en 1978. Mais le pays est prisonnier d'une structure féodale, de plus en plus contestée par de jeunes officiers souvent formés à Moscou. Daoud Khan est renversé en avril 1978. 

L'intervention soviétique 

(1989) Le PDPA (Parti démocratique du peuple afghan), d'inspiration communiste, arrive au pouvoir avec, à sa tête, Nur Mohammad Taraki. Ses réformes de l'enseignement, de l'agriculture et de la famille sont rejetées par la population. Le régime est menacé d'une révolte générale. Pour le soutenir, l'URSS intervient militairement en décembre 1979 et place à la tête du gouvernement Babrak Karmal. L'ingérence soviétique attise un mouvement de résistance dans tout le pays. Après une dizaine d'années de guerre, les moudjahidin (guerriers islamiques) contrôlent la plupart des campagnes. En 1986, Mohammed Najibullah succède à Karmal. En novembre 1987, une nouvelle Constitution est votée pour favoriser une politique de «réconciliation», mais aucun chef politique ou militaire de la Résistance ne rejoint le régime. Les accords signés le 15 avril 1988 à Genève entre le gouvernement de Kaboul, le Pakistan, l'URSS et les États-Unis avaient fixé le calendrier de retrait des forces soviétiques, qui s'acheva le 15 février 1989. 

La poursuite de la guerre civile

Après le retrait soviétique, les moudjahidin, politiquement divisés, ne parvinrent pas à conquérir les villes. Après une impasse militaire de trois années, le commandant Ahmed Chah Massoud s'empare en mars 1992 des provinces du Nord puis de Kaboul (28 avril). La destitution de Nadjibollah est suivie de l'instauration d'un gouvernement islamique intérimaire, présidé par Sibghatollah Mojaddedi. Les seigneurs de la guerre se sont partagés le territoire en fonction de critères ethniques, cependant que les principaux protagonistes, le président Burhanuddin Rabbani et le commandant Ahmed Chah Massoud, à la tête des unités tadjikes, d'un côté, et le chef pachtoun, Gulbuddin Hekmatyar, de l'autre, se battaient pour le contrôle de la capitale. En quatre ans, les combats opposant les troupes du commandant Massoud aux intégristes musulmans, soutenus par le Pakistan, ont coûté la vie à plusieurs milliers d'Afghans et provoqué l'exode de plus de deux cent mille civils. Sur le plan diplomatique, le pays fait l'objet de sanctions de la part du Conseil de sécurité de l'ONU depuis qu'il a refusé d'extrader l'islamiste Oussama ben Laden, soupçonné par les Nations unies d'être à l'origine de plusieurs actes terroristes à l'étranger, notamment à l'encontre des États-Unis (attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, en 1998, contre le destroyer USS-Cole dans le port d'Aden en 2000, et surtout attentats de septembre 2001 contre le World Trade Center de New York et contre le Pentagone à Washington). 

Chronologie (2001)

Le régime imposé par les taliban, visant à rétablir une pratique religieuse à la « pureté » inégalée (proche du wahhabisme), a mené à une répression sans précédent des libertés (droits des femmes, destruction systématique du patrimoine archéologique, artistique et culturel pré-islamique, etc.). Après le choc mondial créé par les attentats, l'opposition armée au régime, privée du commandant Massoud assassiné le 9 septembre 2001, s'organise difficilement autour de l'Allliance du Nord, coalition regroupant plusieurs factions de combattants. 

La chute des taliban

Le 7 octobre 2001, en réaction aux attentats de septembre, les Etats-Unis ont déclenché une opération militaire de représailles, bombardant des sites stratégiques dans les régions de Kaboul, Kandahar, Jalalabad et Hérat. Alors que la chute des taliban est annoncée, un accord entre les délégations afghanes sur la transition politique est trouvé lors de la conférence de Bonn (décembre), organisée sous l'égide de l'Onu. Un gouvernement intérimaire, mené par le dirigeant pachtoune Hamid Karzaï, a dirigé le pays pendant six mois, au terme desquels un Grand Conseil des chefs tribaux (Loya Jirga) l'a confirmé à la tête de l'Etat et a approuvé les nouvelles structures.