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HISTOIRE - ARABIE SAOUDITE

HISTOIRE - ARABIE SAOUDITE
 
(1803) La formation du royaume d'Arabie Saoudite est l'œuvre de Muhammad ibn Saoud (milieu du XVIIIesiècle), fondateur de la dynastie régnante, laquelle unifia les royaumes du Nadjd et du Hedjaz en 1926, avant que la Grande-Bretagne ne reconnaisse le nouvel État en 1932. 
 
Les origines 
La naissance de Mahomet à La Mecque vers 570 marque le début d'une nouvelle ère. S'il commence à prêcher dans sa ville natale, Mahomet est contraint, devant l'hostilité des Mecquois, de se rendre à Yathrib (qui deviendra Médine) en 622, date de l'hégire et première année du calendrier musulman. En 630, il revient conquérir La Mecque. À sa mort, en 632, ses disciples, par leurs conquêtes, répandent sa parole à travers le Moyen-Orient et au-delà. Les souverains omeyyades font de Damas la capitale du monde musulman, et l'Arabie, qui perd en 692 son importance politique, est reléguée pour longtemps à la périphérie de l'Islam. À partir du XVIe siècle, l'Empire ottoman étend sa domination sur une grande partie de la péninsule. Le Nadjd est alors constitué d'une mosaïque de cités rivales, gouvernées par des seigneurs. C'est pourtant de là que surgit une voie nouvelle, lorsque, en 1745, la tribu des Saoud, guidée par Muhammad ibn Saoud, signe un pacte avec un théologien réformateur, puritain et très orthodoxe, Muhammad ibn Abd al-Wahhab, qui comporte l'engagement de combattre pour la défense de l'islam et la stricte application, dans la société, de la charia islamique. Cette alliance permet à la doctrine rigoriste du wahhabisme d'être diffusée dans presque toute l'Arabie à mesure que s'étend un premier État saoudien, de 1803 à 1814. Sa destruction par Méhémet-Ali, vice-roi d'Égypte, n'empêche cependant pas la tribu des Saoud de poursuivre la lutte pour l'unification de la péninsule. Au début du XXe siècle, les Saoud fondent le royaume, après avoir conquis Riyad, le Hedjaz (1926) et La Mecque. 
 
Naissance du royaume 
Les deux royaumes du Hedjaz et du Nadjd fusionnent le 22 septembre 1932 au sein d'un «royaume d'Arabie Saoudite». Depuis le règne d'Abd al-Aziz III ibn Saoud (1932-1953), artisan de la formation du royaume, cinq rois se sont succédé sur le trône. Le règne de son successeur, son fils Saoud (1953-1964), est désastreux du point de vue financier: après avoir conduit le pays à la faillite, il est déposé le 1er novembre 1964 par le conseil de famille et celui des ulémas (docteurs de la loi musulmane). C'est son demi-frère Faysal, déjà associé au pouvoir depuis 1958 en qualité de président du Conseil, qui est désigné comme successeur. Faysal Ier met en œuvre le développement planifié du pays, auquel il consacre une part importante des ressources pétrolières. Il inaugure un style de gouvernement, imité par ses successeurs, qui allie le développement économique à une politique de redistribution des richesses (on lui doit la gratuité de services tels que la médecine, l'éducation et les transports) et de maintien d'une stricte observance des principes de l'islam par l'ensemble de la société. 
 
Faysal autorise la publication d'un Code du travail (qui ne reconnaît cependant ni les syndicats ni le droit de grève), la mise en place d'un système de sécurité sociale, l'abolition de l'esclavage (en 1962), la création – malgré les fortes réticences des théologiens consultés – d'un réseau de télévision. 
 
Faysal s'oppose très radicalement à l'Égyptien Gamal Abdel Nasser dans les années 1960, et le royaume combat, depuis toujours, l'influence communiste dans la région. Lors de la guerre civile au Yémen (1962-1970), l'Arabie Saoudite apporte son aide aux royalistes en lutte contre les républicains alliés aux Égyptiens. 
 
L'influence internationale Depuis les années 1970, l'Arabie Saoudite renforce son rôle sur la scène internationale grâce à sa puissance financière et au recul des idéologies socialistes dans le monde arabe. Elle cherche, en effet, à devenir l'un des axes fondamentaux, sinon le centre, de l'ensemble musulman; c'est ainsi que Faysal se fait l'un des plus actifs artisans de la création, en 1972, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui institutionnalise la solidarité et la coopération entre les États musulmans dans les domaines économique, social et culturel. Après l'anti-marxisme et l'islamisme, le troisième fondement de la politique extérieure du royaume est la lutte contre le sionisme, qui passe par la revendication constante de l'évacuation de Jérusalem (où se trouve le troisième lieu saint de l'islam, la mosquée d'al-Aqsa) par Israël, ainsi que par un soutien financier aux adversaires de l'État hébreu, dont l'OLP (Organisation de libération de la Palestine). 
 
Faysal Ier est assassiné, le 25 mars 1975, par un de ses neveux. Son fils Khaled lui succède, mais le véritable acteur de la vie politique et diplomatique du royaume est, dès cette époque, l'émir Fahd bin Abdul-Aziz al-Saoud, lui-même successeur désigné de Khaled, et à ce titre vice-Premier ministre. Fahd succède à Khaled en juin 1982 et poursuit l'œuvre de Faysal sur les plans intérieur (respect strict des valeurs de l'islam et développement économique du pays) et extérieur. 
 
Sous son gouvernement, l'Arabie Saoudite consacre une part importante de son budget à l'armement et accède au rang de puissance militaire. Forte de ses pétrodollars, l'Arabie Saoudite tient en effet un rôle majeur dans la région du Golfe, et même au-delà: les Saoudiens ont, par exemple, soutenu financièrement les moudjahidin afghans contre l'Armée rouge. Craignant les tentations hégémoniques du pouvoir islamique de Téhéran – plus encore que celles de l'Iraq sur le Koweït –, les Saoudiens accusent des chiites iraniens d'être à l'origine des très graves incidents qui ont ensanglanté le pèlerinage à La Mecque le 31 juillet 1987 (402 victimes) et soutiennent Bagdad lors du conflit irano-irakien (1979-1988). Mais après l'invasion du Koweït par l'Iraq, le 2 août 1990, l'Arabie Saoudite, se sentant elle-même menacée, prend le parti de l'ONU et accueille sur son territoire les forces de la coalition alliée. Son armée, forte de 118.000 hommes, 550 chars et 180 avions de combat, s'engage dans la guerre du Golfe, qui s'ouvre le 17 janvier 1991 et durera quarante-trois jours. En 1993, le roi amorce la libéralisation du régime par la création d'un Comité consultatif, première institution politique du pays. Mais les violations des droits de l'Homme, les difficultés internes du régime (problème de légitimité politique de la famille royale, demande de participation politique de la part des élites, contestation religieuse et sociale) et une santé économique moins solide qu'auparavant, mettent ce sûr allié de l'Occident dans une position moins confortable avec ses partenaires.