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GEOGRAPHIE - CHINE

    La Chine Avec 1.254.100.000 habitants, la Chine est le pays le plus peuplé du globe: plus d'un être humain sur cinq est chinois. Elle a pour principales caractéristiques son extension géographique (9.596.960 km2) et la forte concentration de sa population dans une partie de son espace: près de 94 % des Chinois résident sur moins de la moitié d'un pays que seuls la Russie et le Canada dépassent par la taille.
 
    La Chine a servi de base à la diffusion du communisme dans l'Asie orientale et méridionale. Même si la période de la République populaire peut sembler courte face à trente-sept siècles d'histoire, la Chine affirme également sur ce plan son originalité. Arrivés au pouvoir, les communistes se sont attachés à restaurer l'unité par la reconstruction des deux grands pivots du système impérial : la bureaucratie et l'idéologie. Dès sa naissance, l'empire du Milieu avait d'ailleurs favorisé le développement des zones urbaines afin de mieux asseoir son contrôle sur la population. En dépit des progrès, souvent chèrement payés, la Chine, la plus grande puissance du tiers-monde, mais aussi l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, reste un pays pauvre. Ses traits les plus remarquables sont bien résumés dans la formule de Pierre Gentelle: «Beaucoup d'hommes, beaucoup de temps, beaucoup d'espace.»
    Géographie physique La collision, dans le cadre de la dérive des continents, de la plaque lithosphérique indienne avec la plaque eurasienne a contribué à créer des contrastes fondamentaux entre une Chine occidentale des hautes terres – où sont rassemblées la plupart des régions du monde situées à plus de 4.000 m d'altitude – et une Chine des plaines et des collines, à l'est. Les grands traits du relief et la répartition des milieux physiques résultent de cette histoire géologique.
 
    Particulièrement influent dans cette partie du monde, le jeu des moussons asiatiques oppose une Chine orientale, assez correctement arrosée, à un domaine occidental, nettement plus sec, voire aride plus au nord.
 
    Relief
    Aux confins sud-ouest de la Chine s'étend la retombée septentrionale de l'Himalaya, bordée au nord par la chaîne du Karakorum. Le haut plateau tibétain, qui dépasse toujours 4.000 m d'altitude, porte des chaînons et des sommets isolés. Les effets de l'altitude y produisent des climats de type polaire.
 
    Au nord de cet immense espace de hautes terres alternent des plateaux d'altitude plus modeste, des chaînes comme le Kunlun et le Tianshan ainsi que des bassins comme ceux du Tsaidam, du Tarim et de Dzoungarie. Les climats sont marqués par des hivers froids, des étés brûlants et une sécheresse d'ensemble, surtout dans les bassins.
 
    Une zone de transition borde cette Chine des hautes terres sèches: du sud vers le nord se dégagent d'abord les montagnes d'orientation méridienne de la province du Yunnan, et des plateaux calcaires rendus célèbres par le site de Guilin. Après l'interruption du bassin Rouge (bassin du Sichuan) reparaissent des chaînons, comme ceux des monts Qinling, et des plateaux couverts de lœss, en particulier dans la région des Ordos, incluse dans la boucle que le Huanghe (ou «fleuve Jaune») dessine vers le nord.
 
    La Chine des basses altitudes (inférieures à 1.000 m) se développe dans l'est du pays. Dans sa partie méridionale, le socle secondaire porte des collines sculptées dans des matériaux cristallins ou schisteux, mais aussi dans des coulées de laves récentes. Elles jouissent d'un climat pluvieux, avec des étés chauds et des hivers plutôt modérés. À partir de la vallée du Yangzijiang (le «fleuve Bleu») s'étend une vaste plaine alluviale, seulement interrompue par le bloc soulevé du Shandong. C'est ce qu'on appelle généralement la «plaine de la Chine du Nord». Les pluies y sont abondantes et les étés chauds, tandis que les hivers sont marqués par des températures souvent négatives. Cette plaine se prolonge au nord-est par celle qui forme le coeur de la Mandchourie, que l'on désigne maintenant plutôt par le terme de «Chine du Nord-Est». Cette plaine est, à l'est comme à l'ouest, encadrée de moyennes montagnes. Les précipitations y sont plus faibles, mais surtout les hivers, avec des températures bien en dessous de - 10 °C, sont glaciaux et la neige tient au sol pendant plusieurs mois.
 
    Hydrologie
    Les parties orientales du Tibet, et surtout les axes montagneux nord-sud qui le bordent à l'est, constituent le principal château d'eau de la Chine. Ces zones reçoivent en effet des précipitations encore abondantes, et les altitudes – souvent supérieures à 3.000 m – réduisent l'évaporation. Elles sont flanquées au sud et à l'est de régions basses, et les cours d'eau qui y prennent naissance peuvent atteindre des longueurs impressionnantes. Quelques-uns des plus grands fleuves du monde y prennent leur source, puisque aux grands fleuves chinois il faut ajouter ceux de la péninsule indochinoise (Chao Phraya, Salouen, Irrawaddy, Mékong), ainsi que le Brahmapoutre.
 
    Le Yangzijiang (Yang-tseu-kiang), également connu sous le nom de Changjiang et anciennement fleuve Bleu, est long de 5.800 km ; son bassin a une superficie équivalente à quatre fois celle de la France. Après un cours montagneux torrentiel, il débouche sur le bassin Rouge, qu'il traverse avant d'en sortir par une série de rapides difficiles à franchir (gorge de Yichang). Il étale ensuite son cours inférieur dans une vaste plaine où il entre en rapport avec plusieurs grands lacs, avant de former un delta à la tête duquel se trouve Nankin, tandis que la ville de Shanghai est logée sur sa bordure méridionale. Les pluies abondantes et l'extension de son bassin lui permettent d'atteindre un débit moyen à l'embouchure de l'ordre de 21.000 m3/s, mais qui peut être quadruplé en période de crue.
 
    Le Huanghe (fleuve Jaune) est, avec 4.830 km, pratiquement aussi long que le Yangzijiang, mais reste moins puissant. Il naît en effet dans une région moins arrosée et, surtout, dessine une large boucle vers le nord qui lui fait traverser des régions déjà sèches, avant de subir les prélèvements de l'irrigation; son débit moyen à l'embouchure ne dépasse pas 3.250 m3/s. Néanmoins, ses crues sont rendues redoutables par la traversée du pays du lœss, facilement érodable en raison de sa consistance pulvérulente (ce qui contribue à drainer une énorme charge d'alluvions dans le fleuve). Le Huanghe dépose les alluvions dans le fond de son lit mineur, qu'il exhausse, et avec elles il construit de puissants bourrelets alluviaux sur ses berges. Le cours est ainsi logé au-dessus de la plaine; les ruptures des bourrelets de berge peuvent provoquer des inondations catastrophiques, ce qui a déjà entraîné un déplacement du cours antérieur du fleuve et repoussé son embouchure, parfois de plusieurs centaines de kilomètres.
 
    Le Zhujiang (la rivière des Perles) est la grande artère de la Chine du Sud. Bien que nettement plus court que les précédents (2.655 km), ce fleuve a un débit moyen de 8.500 m3/s, en raison du fait qu'il traverse des régions très pluvieuses. Ses crues peuvent atteindre 60.000 m3/s.
 
    Les grands fleuves chinois sont à la fois bénéfiques et dangereux; ils fournissent des voies navigables très utilisées et sont une base essentielle pour l'irrigation. Mais ce sont justement ces avantages qui les rendent si destructeurs de biens et de vies humaines (les cours inférieurs étant très peuplés). Les paysans chinois se sont efforcés depuis des siècles de les contrôler en les bordant de digues. Les grands travaux ont été accélérés au cours des dernières décennies, notamment par la construction de barrages de retenue. Un projet de grande ampleur pour le contrôle du Yangzijiang («projet des Trois Gorges» dans la région de Yichang) fait l'objet de débats très vifs, mais son intérêt a encore été souligné par les crues dévastatrices de l'été 1991.
 
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