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HISTOIRE - COREE du SUD

HISTOIRE - COREE du SUD

 Le rapide développement économique conforta les régimes autoritaires dirigés par Syngman Rhee (1948-1960), Park Chung-hee (1963-1979) et Chung Doo-hwan (1980-1988), mais un processus de démocratisation s'engagea à partir de 1987. Une nouvelle Constitution instaurant le suffrage universel, permit l'élection de Roh Tae-woo à la présidence de la République (1988-1993) ; Kim Yong-sam lui succéda en 1993. En décembre 1996, l'adoption de nouvelles réformes sur la législation du travail, l'instauration de nouvelles mesures de licenciement simplifiées, ainsi que l'interdiction de créer de nouveaux syndicats d'ici l'an 2000, provoquèrent de nombreuses manifestations de protestation dans tout le pays. Des mandats d'amener contre les dirigeants des principaux syndicats furent délivrés et la répression intensifiée. Le 26 février 1997, le scandale financier qui avait provoqué la faillite de plusieurs filiales du conglomérat sidérurgique Hanbo (quatorzième groupe industriel sud-coréen), entraîna la démission du Premier ministre Lee Soo Sung et de son gouvernement. Soucieux de prendre ses distances par rapport au courant majeur du camp conservateur, dont le berceau se situait dans la province de Kyongsang, le président Kim Young-sam nomma Koh Kun à la tête du nouveau gouvernement (le 4 mars) et lui confia la mission de regagner la confiance de l'opinion.

Le 18 décembre, Kim Dae-jung, candidat du Parti pour la nouvelle Corée (NCNP), devint le premier candidat de l'opposition à accéder à la présidence de la République, depuis trente ans. Dès son arrivée au pouvoir (février 1998), cet adepte du libéralisme fut confronté à la menace d'insolvabilité du pays engendrée par la multiplication des faillites qui alimentèrent le flux du chômage, à la chute brutale de la consommation des ménages et au contrecoup des crises asiatiques qui fragilisèrent le marché desexportations. Il mit progressivement en œuvre une vaste réforme structurelle de l'économie et s'attacha, dans un premier temps, à résoudre les problèmes sociaux engendrés par la crise. Il permit ainsi au patronat et aux syndicats de conclure, des accords sur les mesures de licenciements dans les entreprises, l'allongement de la durée du travail et le remplacement des grévistes par des intérimaires. Un mois plus tard, alors que le pays était en proie à une inflation sans précédent (9,5 %), il confia la direction du gouvernement à Kim Jong-pil. Poursuivant la politique de réformes déjà engagée au niveau du système financier et des conglomérats (chaebols), le président Dae-jung procéda, en mai 1999, à un profond remaniement ministériel n'hésitant pas à renouveler près de la moitié des postes ministériels en charge de l'économie, ainsi que celui de chef du gouvernement, auquel il nomma Park Tae-Joon pour remplacer Kim Jong-pil. Le 22 mai 2000, Park Tae-Joon fut mis en accusation pour fraude fiscale par la cour de justice et contraint de démissionner. Le ministre des Finances et de l'Économie, Lee Hun-Jai fut nommé Premier ministre par intérim par le chef de l'État.

Le 13 juin, pour la première fois depuis un demi-siècle, les dirigeants de la Corée du Sud et de la Corée du Nord, Kim Dae-jung et Kim Jon-il, se rencontrèrent, à Pyongyang, la capitale du Nord. À l'issue de ce sommet historique, un accord fut signé par lequel les deux pays s'engagèrent à «mettre leurs forces en commun pour réaliser la réunification de manière indépendante» et à favoriser la réunion des familles séparées dans des délais très rapides. Sur le plan économique, les vœux de «développement équilibré» devraient se traduire par une assistance et des investissements accrus de la part du Sud en faveur du Nord, où les deux tiers de la population manquaient toujours de nourriture en quantité suffisante. Si les observateurs furent unanimes pour considérer cet accord comme une étape importante dans la détente entre les deux pays, ils soulignèrent l'absence d'engagements concrets et rappelèrent que deux précédents accords de réconciliation, en 1972 et 1992, signés à un niveau certes inférieur, n'avaient jamais été appliqués. Malgré cela, le prix Nobel de la paix (2000) récompensait Kim Dae-Jung pour sa politique d'ouverture et son travail pour la démocratie.

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