Accueil

ECONOMIE - HONG KONG

L'évolution de l'industrie est représentative de l'essor de la colonie: au début Hongkong importait des pièces détachées et n'effectuait que le montage; aujourd'hui ces pièces sont fabriquées sur place, par exemple dans les secteurs de pointe que sont l'horlogerie et l'optique.
 
Les activités portuaires
La localisation du port est remarquable: la colonie se situe en effet à l'embouchure du Zhujiang, véritable bras de mer de 15 km à la tête duquel se trouve Canton (Guangzhou). Le site est bien protégé des typhons venant chaque année de l'est et du sud; en outre, le marnage y est faible. Sur le continent, la vallée du Beijiang permet, par une série de cols facilement franchissables, d'atteindre les plaines du Yangzijiang. 
 
Hongkong s'affirme aujourd'hui comme l'un des plus puissants ports mondiaux: son trafic s'élevait à 87 millions de tonnes en 1997, et 19 millions de passagers. Favorisé par ses faibles perceptions douanières (moins de 0,05 % de la valeur des produits), Hongkong est un port d'entrepôt.
 
L'industrie
Le décollement de l'industrie cotonnière survient en 1949 lorsque, fuyant la victoire communiste, ingénieurs, techniciens et capitaux de Shanghai trouvent refuge dans la petite colonie. Les arrivants les plus pauvres formèrent une main-d'œuvre peu qualifiée et bon marché. Vinrent ensuite des capitaux du Nanyang, les investissements américains et japonais à partir de 1965, puis ceux des Chinois de la République populaire. En 1993, l'industrie manufacturière employait 18 % des actifs, et le bâtiment 2,5 %. L'industrie textile, notamment celle du coton et des textiles synthétiques, est prépondérante. Hongkong produit 192.000 t de filés de coton, matière première dont l'ensemble de la filière représente 10 % de la valeur ajoutée industrielle. Certains sont spécialisés dans la confection, secteur représentant 27 % de la valeur ajoutée industrielle de Hongkong, premier exportateur mondial dans le domaine du prêt-à-porter. Hongkong est aussi l'un des premiers exportateurs mondiaux de jouets. Les appareils électriques et électroniques, surtout ceux destinés au grand public, comptent pour 17 % de la valeur ajoutée industrielle, la plasturgie pour 8 %. Les chantiers navals (réparation et construction), seule véritable industrie lourde, emploient 7.000 ouvriers. Il faut ajouter l'importance, au moins quantitative, de l'industrie «culturelle»: l'imprimerie et surtout le cinéma. Avec 23.000 chambres, Hongkong est un très grand centre touristique pour les séjours de courte durée. C'est aussi un pôle culturel par le rayonnement de ses deux universités, l'une britannique (destinée aux anglophones d'Asie du Sud-Est et d'Océanie), l'autre chinoise.
 
Les services 
L'activité de Hongkong se caractérise par l'importance des réexportations, qui comptaient pour deux tiers de ses exportations en 1990. L'assise financière, puissante, a été toutefois fragilisée par la crise survenue en Asie du Sud-Est et au Japon en 1997. Aux grandes banques britanniques – Hongkong and Shanghai Chartered – se sont ajoutées 140 sociétés chinoises, les grandes banques internationales, et surtout la Banque de Chine et ses «treize sœurs». L'aéroport de Kai Tak (25,2 millions de passagers par an), dont la piste a été gagnée sur la mer, étant saturé, est aujourd'hui suppléé par le nouvel aéroport de Chek Lap Kok, qui est le plus grand aéroport du monde.
 
Le rattachement à la Chine
Le 1er juillet 1997, Hongkong a été rattachée à la République populaire de Chine comme «région administrative spéciale». L'ancienne colonie britannique sera régie pendant 50 ans par la Basic Law (1990), qui confirme les accords sino-britanniques signés à Pékin en 1984. Il est convenu que certains aspects du libéralisme économique seront maintenus: port franc, respect de la propriété privée, autonomie de la politique monétaire, liberté des transferts de capitaux. 
 
On compte d'ores et déjà 4.000 sociétés chinoises installées à Hongkong, et les investissements de la République populaire s'élèveraient à plus de 12 milliards de dollars (y compris 12,5 % de la compagnie aérienne Cathay Pacific). À l'inverse, Hongkong est le premier investisseur étranger en République populaire, avec en particulier 80 % des avoirs étrangers de la province du Guangdong. Elle fait travailler en Chine plusieurs millions d'actifs, singulièrement dans la zone économique spéciale (ZES) de Shenzhen. La province du Guangdong abrite quelque 25.000 sociétés de Hongkong employant 3 millions d'actifs. La main-d'œuvre y est moins chère qu'à Victoria: 75 dollars par mois, contre 400.