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GEOGRAPHIE - INDE

Bordé à l'ouest par la mer d'Oman et à l'est par le golfe du Bengale, limité à l'ouest par le Pakistan, au nord par la Chine, le Népal et le Bhoutan, et à l'est par le Bengladesh et la Birmanie.
 
L'Inde forme un immense Etat, grand comme six fois la France, fruit d'une longue histoire, résulte directement de la division de l'Empire britannique des Indes au moment de l'indépendance, aboutissant à la formation de deux puis trois Etats distincts: Inde et Pakistan en 1947, ce dernier se scindant ensuite pour donner naissance au Bangladesh en 1971.
 
D'une superficie totale de 3.287.590 km2, le socle indien forme un ensemble de plateaux et de moyennes montagnes, affectant grosso modo la forme d'un losange dont la partie méridionale constitue la péninsule indienne, et la partie septentrionale, jusqu'aux environs de Delhi, une Inde centrale, plus massive. Des moyennes montagnes de diverses origines sont localisées sur les bordures du socle, tandis que les plateaux dominent au centre. 
 
Un premier type de région géomorphologique, bien représenté dans le centre de la péninsule, correspond aux vastes surfaces d'aplanissement surmontées par des reliefs dont les pentes raides se dressent au-dessus des plateaux, comme des îles sur la mer: c'est pour cette raison qu'on les qualifie d'inselberg («montagnes-îles», en allemand). Ces reliefs sont dus à des affleurements de roches particulièrement dures, notamment des gneiss très résistants (charnockites). Leur aspect particulier s'explique par la profondeur des altérations des roches, liées aux fortes températures et à l'humidité du climat, tandis que l'alternance de périodes sèches et pluvieuses a permis le maintien de pentes raides et l'élaboration de plans inclinés à leur pied. Les granites et les gneiss se sont décomposés sous l'action d'un climat chaud et globalement pluvieux; ils ont donné des sols rouges, d'une fertilité assez médiocre. Un second type de plateau, lié aux nappes de basaltes, recouvre le nord-ouest de la péninsule. Leurs sommets sont plans; les versants de vallées sont découpés en marches d'escalier, qui correspondent à des différences de résistance à l'érosion entre les «lits rouges» et les coulées basaltiques. Ces marches portent des sols noirs, riches en bases, pouvant retenir des quantités considérables d'eau entre les étages qui les constituent: ce sont les fameux regurs, sols adaptés à la culture du coton. 
 
Au nord-est et à l'est du socle, des masses homogènes de granites et de gneiss ont été soulevées au tertiaire, déclenchant par la suite une phase d'érosion. Agissant dans des roches de résistance similaire, cette dernière a sculpté un relief de hautes croupes arrondies, sans direction dominante, qui évoquent le massif français des Vosges. Des moyennes montagnes offrent un aspect assez différent, dans la mesure où elles résultent d'une seconde phase d'érosion sur des alignements de roches dures correspondant aux racines de plis anciens. C'est notamment le cas pour les monts de Cuddapah, au sud-est, et la chaîne des Aravalli, qui s'allonge des environs du golfe de Cambay à Delhi. Comparables à ceux de la vieille chaîne de l'est des Etats-Unis, ces reliefs sont qualifiés d'appalachiens. Les cassures ont créé de grands escarpements qui ont été ultérieurement disséqués par l'enfoncement des cours d'eau. La plus spectaculaire de ces failles a engendré une véritable muraille continue en bordure de la mer d'Oman, les Ghats occidentaux (en sanskrit, le terme ghat désigne une marche d'escalier). Des failles est-ouest ont affecté le Nord-Ouest; elles ont donné naissance à des escarpements de même direction (monts Vindhya et Satpura). 
 
L'ensemble du Deccan a subi un mouvement de bascule, relevant plus l'Ouest que l'Est; la dissymétrie entre les côtes en est l'une des conséquences majeures. Les cours d'eau principaux coulant d'ouest en est ont construit de puissants deltas le long du golfe du Bengale, qui se trouve de la sorte bordé de plaines. A l'opposé, l'escarpement des Ghats domine presque directement la mer d'Oman, sauf dans le Sud, où subsiste une mince plaine littorale. 
 
La zone himalayenne
Le comblement de la fosse préhimalayenne est complété par les alluvions actuelles des fleuves. Des cônes de piémont se rencontrent en bordure des montagnes; les eaux qui s'y infiltrent réapparaissent en aval, où elles entretiennent une zone marécageuse, le terai. Dans l'axe de la dépression, des terrasses alluviales dominent les lits majeurs comportant des basses plaines submersibles et des bourrelets de berge, plus élevés le long des lits mineurs. Les montagnes du Nord sont composées d'éléments différents qui se succèdent du nord vers le sud: la haute chaîne de l'Himalaya, ou Grand Himalaya, domine de ses sommets perchés entre 6.000 et 8.846 m le plateau du Tibet, dont les altitudes se situent autour de 4.000 m. Le Moyen Himalaya, au sud de la haute chaîne, porte des sommets moins élevés (de 3.000 à 4.000 m); des vallées et des bassins viennent quelque peu aérer le relief. Un alignement plus élevé et continu domine à son tour les chaînons des Siwalik, en bordure de la grande plaine. Les contrastes transversaux ne sont pas absents: alors que l'ensemble est plus complexe et élevé au nord-ouest, dans la région du Cachemire, les plus hauts sommets sont toutefois népalais. 
 
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