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ECONOMIE - IRAK

En moins d'un quart de siècle, l'Iraq, pays en plein essor démographique, a su exploiter la manne pétrolière pour transformer profondément l'économie par la réalisation de grands projets. Mais, si l'industrialisation et la croissance urbaine sont spectaculaires, la question agricole reste entière; l'Iraq, comme beaucoup de pays arabes, souffre de sa dépendance alimentaire. 
 
Agriculture
La maîtrise des eaux a longtemps été imparfaite. Au cours de la première moitié du XXe siècle, des aménagements de plus grande ampleur sont entrepris. Des barrages de dérivation sont construits pour alimenter les canaux d'irrigation. L'extension des possibilités agricoles qui en résulte est complétée par le recours à des procédés individuels: machines élévatoires, norias, pompes à moteur.
 
Les cultures 
Les superficies cultivées, jachères exclues, atteignent à peine 2,5 millions d'hectares (moyenne 1976-1979), soit 20 % de l'ensemble des superficies cultivables. Les céréales occupent 84 % des espaces agricoles. Le riz est très peu cultivé. Le blé et l'orge, même avec le recours à l'irrigation, sont d'un rendement très faible (7 à 10 q/ha). L'orge, qui résiste mieux aux conditions saumâtres, l'emporte souvent en basse Mésopotamie. Les plantes industrielles (coton, tabac, sésame, canne à sucre, tournesol) occupent des superficies très restreintes (2,5 % de la surface agricole utile), tandis que le maraîchage s'est répandu autour des villes.
 
Ressources minérales et énergétiques 
L'Iraq est un vieux pays pétrolier du Moyen-Orient, et ses réserves (13,6 milliards de tonnes) sont considérables. Les premières découvertes d'«or noir» remontent à 1927 dans la région de Kirkuk. Son évacuation se révélant délicate, la production a stagné entre 3 et 4 millions de tonnes annuelles jusqu'en 1947. Le véritable essor est pris dans le courant des années 1950. Les compagnies internationales boycottent le pétrole iranien après sa nationalisation, en 1951; en contrepartie, elles encouragent la production irakienne, qui va très rapidement dépasser 40 millions de tonnes. En 1960, l'extension des champs pétrolifères au nord du pays (Kirkuk, Ayn Zala), la découverte de nouveaux gisements en basse Mésopotamie, à proximité du Golfe (Rumayla, Khawr al-Zubayr), permettent d'alimenter, à hauteur de 100 millions de tonnes annuelles, un marché mondial en pleine expansion. 
 
Dès lors, le pétrole joue un rôle essentiel, mais probablement disproportionné, dans l'économie. Il représente la base concrète sur laquelle s'appuie l'effort de développement. Le gouvernement irakien crée sa propre compagnie, l'Iraq National Oil Company (INOC), qui entre en conflit avec l'Iraq Petroleum Company (IPC). Amorcée dès 1972, la nationalisation des hydrocarbures est rendue effective en 1975. Encouragée, la production culmine à 170 millions de tonnes en 1979; depuis, elle connaît de fortes fluctuations.
 
Industrie
L'augmentation spectaculaire de la rente pétrolière – 520 millions de dollars en 1970, 26 milliards en 1980, 11 milliards en moyenne de 1981 à 1986 – a fourni à l'État les possibilités d'intervenir vigoureusement dans les domaines industriels touchant à la valorisation des hydrocarbures et à la création des filières pétrochimiques. L'industrie du raffinage concerne 16 millions de tonnes de brut.
 
La multiplication des équipements les plus divers induit une forte demande en ciment et en matériaux de construction, que la production nationale est parvenue à satisfaire. Parallèlement, bien que de façon plus diffuse, se multiplient quelques secteurs industriels nouveaux: agroalimentaire, textile, électroménager, fabriques de cycles. L'Iraq des années 1970 a pu être comparé à un vaste chantier. L'effort s'est poursuivi, semble-t-il, pendant les années de guerre contre l'Iran.