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ECONOMIE d'ISRAEL

En 1999, le PIB par habitant s'élevait à environ 16.470 dollars, ce qui place Israël parmi les pays les plus développés du monde. De 1991 à 1996, Israël a atteint l'un des taux de croissance les plus élevés du monde occidental (6 % en moyenne). Après être tombé à 2 % en 1998, ce taux a de nouveau progressé pour atteindre 5,9 % en 2000. En fait, la réalisation économique la plus remarquable d'Israël réside dans ce taux de croissance maintenu au cours des 52 ans de son indépendance, alors que le pays était confronté à plusieurs défis majeurs : maintien de la sécurité nationale (la défense représente aujourd?hui environ 10 % du PIB), intégration d'un grand nombre d'immigrants, création d'une infrastructure moderne répondant aux exigences de la croissance économique, et développement de services publics de haut niveau. 
 
La structure économique d'Israël a été profondément modifiée depuis la création de l'État. Alors qu'en 1945, 32 % de la population active était employée dans le secteur agricole, la proportion d'agriculteurs est tombée aujourd?hui à 3,5 %. Ceux-ci travaillent essentiellement dans des exploitations communautaires de trois types : le kibboutz, de nature collectiviste, le mochav, village coopératif, et le mochav chitoufi, catégorie intermédiaire entre les deux autres institutions. Il existe toutefois aussi des localités rurales fonctionnant sur des bases purement privées. L'agriculture israélienne est encadrée et soutenue par un réseau de coopératives d'approvisionnement et de distribution. 
 
Agriculture
 
L'agriculture israélienne se caractérise par ses formes d'organisation spécifiques et son effort de mise en valeur, traits hérités de la période préétatique. Les kibboutzim (pluriel de kibboutz), nés à partir de 1909, sont des établissements communautaires organisant collectivement les activités productives et une partie de la vie sociale. Groupés en fédérations liées à diverses tendances syndicales ou politiques, ils réunissent environ le tiers des ruraux. Les moshavim (pluriel de moshav), coopératives développées après la Première Guerre mondiale pour concilier vie familiale et organisation collective, sont devenus la forme dominante; ils groupent 42 % des ruraux, tandis que les villages d'exploitation privée réunissent environ 20 % de la population rurale. Ces trois types d'établissement ont mobilisé d'importants moyens technologiques pour mettre en valeur les terres nouvelles: drainage, recalibrage des terrasses en montagne, irrigation par pompage, transfert d'eau. Le choix des spécialisations agricoles a obéi à deux préoccupations: assurer l'indépendance alimentaire du pays par le développement des cultures vivrières, de l'élevage (poulets, vaches laitières) et de la pisciculture, et apporter des devises grâce à l'exportation de produits à haute valeur ajoutée (avocats, primeurs et surtout agrumes, telles les oranges de Jaffa). L'agriculture arabe, fondée sur le système méditerranéen traditionnel (blé et orge, oliviers et arbres fruitiers, élevage de petit bétail), s'est modernisée. Elle souffre du morcellement foncier et joue un rôle d'activité de complément. 
 
Utilisant au maximum des réserves en eau et en terres peu abondantes, Israël obtient plus de produits alimentaires qu'il n'en consomme. Grâce à une politique d'aménagement des ressources hydrauliques et au recours à des techniques modernes, le rendement de l'agriculture est élevé. Les importations sont constituées principalement de céréales, viande, thé, café, riz et sucre alors que les exportations sont plus variées : Israël s'est spécialisé dans certaines productions comme les agrumes, les fleurs (roses, œillets), et les légumes et les fruits hors saison (melons, kiwis, fraises, tomates, concombres, poivrons et avocats) pour lesquels les débouchés à l'exportation sont nombreux (surtout en Europe et en Amérique du Nord). 
 
Industrie
 
L'industrie israélienne a été longtemps marquée par le poids considérable de l'«économie ouvrière», c?est-à-dire par l'existence d'un conglomérat industriel et financier - représentant 30 % de la production industrielle - contrôlé par le syndicat Histadrout. Le plan de stabilisation économique de 1985 a conduit à un rétrécissement du secteur para-public, de nombreuses entreprises ayant été cédées à des investisseurs privés. Ce processus de privatisation qui a touché de nombreux secteurs (chimie, téléphone, aéronautique...) a accéléré l'intégration d'Israël au marché mondial. 
 
Le secteur industriel se caractérise aujourd?hui par son dynamisme et sa diversité. Dépourvue des matières premières de base mais bénéficiant d'une main-d?œuvre de qualité, l'industrie israélienne fournit principalement des produits à forte valeur ajoutée, fondés sur la création scientifique et l'innovation technologique. Au cours des décennies 1980-1990, le pourcentage des produits industriels exportés n'a cessé d'augmenter pour atteindre aujourd?hui plus de 50 % ; il représente aujourd?hui en valeur 89 % des exportations qui s'élèvent à 25?8 milliards de dollars. 
 
La contraction de la part de l'agriculture, tant au niveau du produit national brut qu'à celui de la répartition professionnelle, s'est en effet accompagnée d'un développement industriel important. Si la médiocrité des ressources naturelles rendait difficile la mise sur pied d'une industrie lourde, Israël est parvenu à se doter d'un tissu industriel performant dans plusieurs secteurs : agro-alimentaire, textile, produits chimiques, diamants. Les industries de haute technologie (micro-électronique, matériel médical, logiciels d'ordinateur, biotechnologies, chimie fine...) ont connu un essor notable dans les années 1990 et ont largement bénéficié de l'immigration de scientifiques et des techniciens venant de l'ex-URSS. En 1999 environ 3?5 % du PIB étaient affectés à la recherche et développement (R&D), chiffre équivalent à celui des pays les plus industrialisés. La R&D est réalisée dans les universités, les instituts de recherche publics, les centres médicaux et les entreprises militaires ainsi que par des sociétés industrielles privées. 
 
Parmi les activités traditionnelles, textile, confection, cuir et fourrure, quoiqu'en diminution, occupent encore une certaine place dans l'économie. Surtout, la joaillerie, la taille et le polissage des diamants, secteur dans lequel Israël occupe le premier rang mondial, sont à l'origine de 29 % des exportations : en 1999, les exportations de pierres précieuses atteignaient 6?4 milliards de dollars. 
 
Les ressources naturelles à même d'appuyer l'industrie sont très limitées. De petits gisements de pétrole et de gaz naturel ne couvrent que 0?5 % des besoins énergétiques, moins que l'énergie solaire (3?2 %). Israël dépend donc presque totalement du pétrole importé, raffiné à Haïfa et à Ashdod. Les seules matières premières minérales de quelque intérêt sont le sel, la potasse de la mer Morte et les phosphates du Néguev. 
Le secteur tertiaire et le tourisme Le commerce s'appuie sur un système de transports contrôlé par l'État. Les liaisons extérieures associent la voie maritime – par les ports de Haïfa, d'Ashdod et d'Eilat – et la voie aérienne, avec l'aéroport international Ben-Gourion de Lod. Le réseau ferré étant très peu développé, l'essentiel du trafic intérieur de marchandises et de voyageurs se fait par la route. 
 
Le tourisme est une activité vitale pour l'économie israélienne. Malgré les incertitudes de la conjoncture politico-militaire, Israël reçoit bon an mal an plus deux millions de touristes étrangers : 2?3 millions de personnes du monde entier se sont rendues en Israël en 1999 pour visiter ses sites archéologiques et religieux, profiter de l'importante infrastructure touristique et des belles plages du littoral méditerranéen, de la mer Morte, de la mer Rouge et du lac de Tibériade (Kinnéret). Environ 56 % de ces touristes étaient originaires d'Europe (Allemagne, Grande-Bretagne et France pour le plus grand nombre), 30 % des Amériques (principalement des États-Unis) et 10 % d'Asie. 
 
Echanges extérieurs Isolé de ses voisins arabes, pratiquement dépourvu de ressources naturelles et lié à la diaspora juive, Israël dispose d'une économie extravertie. Le commerce extérieur représente environ le quart du PIB. 
 
Malgré ses succès dans les domaines agricole et industriel, et un apport important du tourisme et des services, la balance commerciale israélienne demeure déficitaire depuis 1948. Toutefois, les efforts consacrés au développement des exportations ont permis de faire passer le taux de couverture des importations de 14 % en 1950 à 51 % en 1960 et 72 % en 1993; le taux de couverture des importations par les exportations a ensuite de nouveau diminué pour retomber aujourd?hui à 70 %. En 1999, les importations ont atteint 47?5 milliards de dollars, les exportations 39?3 milliards de dollars et le déficit s'est élevé à 8?2 milliards de dollars. 
 
Israël achète surtout du pétrole, des matières premières et des produits finis et semi-finis ; il exporte des denrées alimentaires, des diamants taillés, des vêtements, des produits chimiques et de la high-tech. Les exportations se dirigent principalement vers l'Union européenne (30 %) et les États-Unis avec lesquels Israël bénéficie d'un accord de libre-échange. Quant aux importations, elles proviennent presque pour moitié de l'Union européenne (environ 46 %) et, pour le reste, essentiellement d'Amérique du Nord et d'Asie. La balance des paiements est, elle aussi, déficitaire - entre 1 et 2 milliards de dollars - malgré l'importance des transferts unilatéraux (réparations allemandes, fonds fournis par la diaspora, dons des États-Unis) et la dette extérieure demeure considérable. 
 
Après être parvenu à juguler l'inflation - ramenée de 445 % en 1984 à 0 % en 2000 -, Israël reste confronté à un autre défi : attirer l'énorme investissement étranger nécessaire pour fournir des emplois et réduire le chômage résultant, entre autres, de la nouvelle vague d'immigration (près d'un million personnes depuis 1989). 
 
L'avenir économique d'Israël réside dans le développement de certaines branches (électronique, informatique...), gage d'une meilleure compétitivité internationale. Il dépendra surtout de la stabilisation de la situation régionale. Autant le lancement du processus de paix en 1993 avait eu des effets bénéfiques pour Israël (multiplication des investissements directs étrangers, hausse des exportations vers le continent asiatique), autant le retour de la violence depuis septembre 2000 a eu de fortes répercussions négatives (ralentissement des investissements, baisse de 35 % des recettes touristiques). La paix est la clef d'une normalisation économique à long terme.