Accueil

ECONOMIE du KOWEIT

 Avant la découverte du pétrole, les ressources du Koweït provenaient essentiellement de la mer. Il s'agissait de la pêche des perles, du commerce maritime vers l'Inde et l'Afrique orientale, et des constructions navales. En même temps, l'arrière-pays désertique permettait le maintien d'activités pastorales pratiquées par une population nomade.

 
Le pétrole
Le pétrole, découvert en 1938, n'est exploité et exporté qu'après la Seconde Guerre mondiale. L'émirat devient en quelques années un pays très riche et la société koweïtienne, une société de rentiers. «Eponge imbibée de pétrole», il détient près de 10 % des réserves mondiales. Le principal gisement est celui de Burgan, dont le prix de revient est le plus bas du monde. En 1989, dernière année avant l'invasion de l'émirat par l'Iraq, qui a entraîné le gel des exportations puis la destruction d'un grand nombre de puits, la production pétrolière koweïtienne s'élevait à 95 millions de tonnes. Après l'effondrement lié à la guerre du Golfe, elle remonte à 54 millions de tonnes en 1992 et retrouve rapidement son niveau antérieur (107,2 millions t). 
 
Au cours des années 1970, les revenus pétroliers du Koweït ont connu un accroissement spectaculaire: 0,8 milliard de dollars en 1970, 8 en 1974, 19 en 1980, avant de tomber à 5,5 en 1986 pour remonter à 10 en 1994. L'utilisation que fait l'émirat de ces excédents se différencie de celle de ses voisins. Les capacités d'absorption sont très limitées en raison de l'étroitesse du marché interne. L'émirat est convoité, son avenir est incertain. Aussi les dirigeants décident-ils de transférer l'essentiel de leurs excédents à l'extérieur. Le Koweït s'est progressivement transformé en une véritable holding, présente sur les grands marchés mondiaux. Selon certaines estimations, les investissements à l'étranger à la veille de la guerre du Golfe atteignaient 100 milliards de dollars. Ce portefeuille, géré par le KIO (Kuwait Investment Office) établi à Londres, a procuré à l'émirat une rente financière annuelle supérieure à la rente pétrolière (7 milliards de dollars). 
Les groupes industriels Peu d'industries ont été créées sur place, à l'exception de celle du raffinage. C'est encore à l'étranger que le Koweït s'est doté d'un outil industriel fortement concentré sur les activités situées à l'aval de l'industrie pétrolière: raffinage et circuits de distribution. La logique de cette stratégie est la maîtrise des différents stades de la filière, à l'instar des grandes sociétés pétrolières, et la garantie d'un débouché stable pour les exportations du pays. La Kuwait Petroleum Corporation (KPC) coiffe tous les intérêts pétroliers du pays; elle est devenue une véritable multinationale, présente aux États-Unis et dans de nombreux pays européens. Parmi ses 25.000 employés, 10.000 travaillent à l'étranger. 
 
La cité-Etat 
Koweït
Proche et Moyen-Orient : relief péninsule arabique
 
Entre 1950 et 1990, l'émirat passe de 80.000 à 1,5 million en 1994, après le départ des Palestiniens lors de la guerre du Golfe, puis à 1,8 million d'habitants (dont 50 % de travailleurs immigrés). La population se concentre essentiellement dans l'agglomération de Koweït, vaste conurbation qui s'étire sur plus de 80 km le long du littoral depuis al-Djahra au nord-ouest jusqu'à Mina Abdallah au sud-est. Elle est le résultat d'une politique de planification urbaine élaborée par des organismes étrangers sous l'autorité de la famille de l'émir. Deux plans ont été appliqués, en 1952 et en 1970, dès le début de la prospérité. C'est un modèle urbain étranger qui a été imposé, une urbanisation à l'américaine. La ville est conçue pour l'automobile et le réseau routier lui donne sa trame fondamentale; le zonage est rigoureux: résidence, loisir, activités; l'unité de voisinage en est la structure de base. 
 
L'ancien mur d'enceinte de la vieille ville, abattu en 1957, a été remplacé par une ceinture verte, luxe suprême en pays aride. En même temps, ont été percées cinq grandes radiales dans le tissu urbain. La croissance périphérique, au-delà de la ceinture verte, a été organisée selon la trame dessinée par les radiales et les boulevards circulaires (6 actuellement), qui délimitent ainsi des quadrilatères devenus des zones résidentielles spécialisées, selon une ségrégation très poussée. Au-delà de cet espace urbain, officiel et maîtrisé, les quartiers périphériques abritent de nombreux travailleurs immigrés et des Bédouins récemment sédentarisés en attente de logements plus confortables. Ces quartiers d'habitat sommaire s'édifient à l'emplacement d'anciens villages ou à proximité des zones pétrolières. Cette périphérie ressemble à un vaste chantier sans cesse en activité. Les quartiers nouvellement construits, les terrains vagues et les bâtiments jaillissant du sol se succèdent de façon désordonnée le long de rues qui ne mènent nulle part. 
 
Koweït abrite deux zones industrielles: Shuwaèkh, au nord-est, est spécialisée dans les industries légères, alors que Shuaèba, au sud-est, est le domaine de l'industrie pétrolière (raffinage). Cette croissance urbaine spectaculaire en milieu désertique a dû affronter de nombreux problèmes techniques. L'un des plus délicats a été l'approvisionnement en eau d'une conurbation très étirée; il est assuré grâce à des usines de dessalement de l'eau de mer. L'invasion du 2 août 1990, les pillages, sabotages et incendies qui ont accompagné durant sept mois l'occupation irakienne ont porté un coup à la prospérité koweïtienne. Ils ne sont pourtant qu'une courte parenthèse dans l'histoire de la fortune rentière de l'émirat.