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L'HISTOIRE de la MONGOLIE

 Depuis 1686, la Mongolie payait tribut à la Chine, et le Khutukhtu (Bouddha vivant) d'Ourga reconnaissait la suzeraineté de la dynastie mandchoue. Au cours du XVIIIe siècle, le pays fut, de la part des Chinois, l'objet d'une véritable entreprise coloniale. Aussi les Mongols profitèrent-ils de la révolution chinoise (1911) pour proclamer leur autonomie, et se mettre sous la protection de la Russie et réclamer leur indépendance (que Pékin reconnaîtra en 1923). La révolution soviétique allait précipiter les événements. La Mongolie fut alors le théâtre de rivalités entre les lamas (partisans du Grand Khutukhtu), les marchands chinois installés dans le pays, des éléments soviétiques infiltrés et des fuyards de l'Armée blanche. L'un d'eux, le maréchal Ungern von Sternberg, Sibérien d'origine prussienne, pénétré de philosophie orientale (il rêvait d'un empire panasiatique), tint Ourga pendant quelque temps avant d'être capturé et fusillé.

 
L'élément soviétique l'emportant finalement, la Mongolie apporta son soutien à Moscou (1921) et devint une République populaire en 1924. La Mongolie intérieure, qui avait refusé de se séparer de la Chine en 1911, fut, à partir de 1933, sous le contrôle direct des Japonais qui souhaitaient réunifier le pays sous leur égide, à l'instar du Mandchoukouo, projet que la tournure des événements de la guerre 1939-1945 ne leur permit pas de mener à bien. Après la fin de la guerre, la Mongolie se trouva placée au centre de la lutte d'influence entre l'Union soviétique et la Chine, particulièrement aiguë après la rupture sino-soviétique. Le gouvernement, qui marquait auparavant une ouverture vers Pékin (importance donnée à la langue chinoise dans l'enseignement) se tourna vers l'Union soviétique, avec laquelle se firent la quasi totalité des échanges. Membre de l'ONU depuis 1961, la Mongolie resta un peu à l'écart des soubresauts qui suivirent l'éclatement de l'URSS. Le processus de démocratisation engagé en juillet 1990 avec la tenue des premières élections libres, confirma, dans un premier temps, la suprématie du parti communiste, mais permit à l'opposition démocratique d'entrer à l'Assemblée nationale. Ce changement se manifesta plus clairement par l'adoption d'une nouvelle constitution en 1992 et la victoire de l'Union démocratique (Parti national et Parti social-démocrate) aux élections législatives organisées en juin 1996. Toutefois, la réélection du président Punsalmaagin Ochirbat lors des premières élections présidentielles au suffrage universel en 1993 et l'arrivée au pouvoir de Natsagiyn Bagabandi, chef du Parti révolutionnaire du peuple mongol (MPRP, ex-parti communiste) à l'issue des élections du 18 mai 1997, témoignèrent du souhait des électeurs de voir ce processus s'engager plus progressivement.
 
Plus d'une décennie après la démocratisation du pays, et malgré la pression internationale réclamant davantage de réformes économiques (la Mongolie est l'un des pays les plus assistés par tête d'habitant), le contrôle des leviers du pouvoir demeurait aux mains des anciens communistes : devançant nettement son adversaire démocrate, Natsagiyn Bagabandi était reconduit à la tête de l'État lors des présidentielles de 2001, tandis que le MPRP était ultramajoritaire au Parlement (Grand Khural), avec 72 sièges sur 76.
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