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L'HISTOIRE DU NEPAL

 Les communications difficiles, le cloisonnement des vallées et la multiplicité de principautés rivales ont longtemps retardé l'éclosion d'un sentiment national népalais. En 1768, les Gurkhas, tribu montagnarde de religion hindoue, conquirent le pays et en firent un État unifié. Cherchant à étendre leur domination vers l'Inde et le Tibet, ils provoquèrent, dans un premier temps, l'intervention militaire de la Chine (1791-1792), puis celle de l'Angleterre (1814-1816), qui leur imposa un semi-protectorat. La réalité du pouvoir passa alors aux Rana, dynastie de Premiers ministres héréditaires, tandis que les souverains étaient réduits à l'impuissance. Le Népal accéda à l'indépendance en 1923. La substitution de l'influence de l'Inde, en 1947, à celle de la Grande-Bretagne allait entraîner la chute des Rana: en 1951, un coup d'État royal transforma le régime en monarchie constitutionnelle. Depuis 1960, le régime, malgré quelques phases d'ouverture, a maintenu son orientation autoritaire, sous les règnes de Mahendra Bir Bikram (1955-1972) puis de Birendra Bir Bikram Shah Dev. En 1990, face à la pression populaire, le roi Birendra fut contraint d'accepter le retour à la démocratie après trente ans de pouvoir absolu. Cependant, même si son rôle n'était plus que de représentation, il demeurait une instance avec laquelle il fallait compter, les Népalais le considérant comme une entité quasi-divine. En juin 2001, la famille royale fut décimée dans des circonstances troubles par une tuerie provoquée par le prince héritier Dipendra, qui se suicida juste après son geste meurtrier. C'est le frère du roi défunt, Gyanendra, d?abord nommé régent et partisan d'un retour à la monarchie absolue, qui montait sur le trône. Devant l'intensification du conflit avec la guérilla maoïste, le Premier ministre Girija Prasad Koirala présentait sa démission au nouveau souverain en juillet.