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L'HISTOIRE du SRI LANKA

Le peuplement et les contacts avec l'Inde ont été précoces. Les Cinghalais, de culture indienne, semblent être arrivés au moment où se développait le bouddhisme, qu'ils ont apporté avec eux. La formation de royaumes assez centralisés, bien connus par des chroniques précises, est une constante de l'histoire ancienne du pays. Parmi les plus puissants, celui d'Anuradhapura, dans la zone sèche, offre un bel exemple de monarchie «hydraulique», où la centralisation du pouvoir permet la réalisation de grands travaux nécessaires au contrôle de l'eau, assurant en retour la puissance du souverain. La partie la plus vivante de l'île s'est ainsi longtemps trouvée dans la zone sèche. Mais la pression de plus en plus forte des royaumes de l'Inde du Sud, comme ceux de la dynastie des Cola, en a menacé l'équilibre politique. Le XIIIe siècle – pour des raisons encore mal élucidées – a vu la décadence définitive de la zone sèche et le transfert de la capitale vers Kotte, dans les environs de l'actuelle Colombo. 
 
Une colonisation précoce 
 
Dès 1505, les Portugais prirent pied sur l'île, qu'ils nommèrent Ceylan. Ils développèrent autour de Colombo et de Jaffna des comptoirs périphériques et les premières plantations. Les Hollandais, qui les supplantèrent au milieu du XVIIe siècle, pénétrèrent davantage vers l'intérieur. Cependant, personne ne put contrôler l'ensemble du pays. Ayant remplacé les Hollandais en 1796, les Britanniques réalisèrent les premiers une annexion complète du territoire (conquête du royaume de Kandy en 1815). Tout au long du XIXe siècle, ils étendirent le système des plantations. 
 
L'administration de l'île par les Britanniques fut toujours distincte de celle de l'Inde. Dès les années 1930, les Cinghalais obtinrent une certaine autonomie interne et un régime représentatif, ce qui explique le passage progressif à l'indépendance. En 1948, Ceylan acquit un statut d'État indépendant et devint membre du Commonwealth. La reine d'Angleterre en demeura la souveraine jusqu'à la proclamation de la république en 1972. 
La république Comme l'Inde voisine, le pays, depuis l'indépendance, a conservé les institutions d'une démocratie parlementaire à partis multiples. En 1978, cependant, un référendum institua l'élection du président de la République au suffrage universel, renforçant ses pouvoirs aux dépens de ceux du Premier ministre. 
 
La vie politique et économique sri-lankaise est marquée par l'opposition de deux grandes tendances: une tendance dirigiste prônant les nationalisations et le contrôle de l'économie; une tendance plus ouverte aux idées du libéralisme économique, favorable aux initiatives privées et à l'ouverture aux capitaux étrangers. Chacune est incarnée par un parti et par une ou plusieurs familles dominantes: la première, par le parti de la Liberté (SLFP) et les Bandaranaike; la seconde, par le parti d'Union nationale (UNP), avec les Senanayake. 
 
Bien que deux assassinats particulièrement spectaculaires aient secoué la scène politique – ceux de Solomon Bandaranaike en septembre 1959 et de Ranasinghe Premadasa en mai 1993 –, l'alternance au pouvoir des deux grandes familles s'est faite dans le cadre des institutions et en fonction du résultat des élections, situation relativement rare pour un pays du tiers-monde. Une longue période de gouvernement des conservateurs s'est ouverte en 1977. Ayant considérablement libéralisé l'économie, ceux-ci se sont heurtés à l'aggravation de conflits depuis longtemps latents. Un mouvement d'extrême gauche, se réclamant du marxisme, le JVP (Janata Vimukhti Peramuna), a rencontré un grand succès auprès de la jeunesse étudiante et des oubliés de la croissance. Au milieu des années 1980, ses révoltes ont un temps menacé l'État. Plus grave sans doute est le problème des Tamouls, qui, installés depuis des siècles dans le nord de l'île, réclament un statut d'autonomie, voire un État indépendant, l'Eelam, et entretiennent une guérilla permanente. En novembre 1994, Chandrika Kumaratunga, fille de Sirimavo Bandaranaike, est élue à la présidence de la République et nomme sa mère chef du gouvernement. Après le décès de cette dernière, Ratanasiri Wickremanayake prend en août 2000 la direction du gouvernement. 
 
Malgré la signature d'accord prévoyant un cessez-le-feu avec les séparatistes Tamouls, à Jaffna en 1995, le conflit avec la guerilla a fait plus de 60 000 victimes. En juillet 2001, une crise politique menace le pays après la mise en minorité du gouvernement depuis la défection de son principal allié musulman. Chandrika Kumaratunga, qui tentait sans succès de faire approuver son projet de nouvelle Constitution accordant davantage d'autonomie à la minorité tamoule, s'est heurtée au refus de coopération de l'opposition. Après avoir suspendu le Parlement pour deux mois et appelé à un référendum relatif à son projet de réforme constitutionnelle, la présidente a décidé en octobre sa dissolution et a annoncé la tenue d'élections générales en décembre.