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HISTOIRE - AZERBAIDJAN

Depuis l'Antiquité jusqu'en 651 (date de la conquête arabe), le territoire de l'Azerbaïdjan et sa population d'origine iranienne sont sous l'influence directe ou indirecte de la Perse. Durant les XIe  et XIIIe siècles apr. J-C, les autochtones sont submergés par les vagues de populations turques venues de l'est; le brassage a donné le peuple azéri. Dès le début du XIXe siècle, l'expansion de la Russie touche la région de Bakou (1813), le nord du pays et le Nakhitchevan (1828). Dans ces régions est proclamée en 1918 la république de l'Azerbaïdjan qui, avec la Géorgie et l'Arménie, forma (1918) l'éphémère République fédérative transcaucasienne. Occupées et «soviétisées» en 1920, les trois Républiques forment la RSFS Transcaucasienne, attachée en 1922 à l'URSS. En 1923-1924, l'Azerbaïdjan reçoit la république autonome de Nakhitchevan et la région autonome de Nagornyï-Karabakh, qu'il va garder après la dissolution de la Fédération transcaucasienne (1936), quand le pays devient république de l'URSS. En 1988 l'Azerbaïdjan s'oppose, avec Moscou, aux prétentions de l'Arménie sur le Haut-Karabakh (4.400 km², près de 200.000 h., dont 80 % d'Arméniens). Après la déclaration de souveraineté (1990) fait irruption le conflit entre le pouvoir communiste et l'opposition islamiste (70 % des Azéris sont chiites, 30 % sunnites). En 1991, l'Azerbaïdjan déclare son indépendance et adhère à la CEI. Le conflit avec l'Arménie dégénère en guerre non déclarée (1992-1993); les combats font environ 25?000 victimes des deux côtés, et l'Azerbaïdjan perd presque 20 % de son territoire. La crise consécutive aux revers militaires au Karabakh a entraîné la démission (mars 1992) de l'ex-dirigeant communiste Ayaz Moutalibov. De même, son successeur, le nationaliste Aboulfaz Eltchibey (élu président en juin de la même année), a été renversé et l'ex-communiste Gueïdar Alirezaoglou Aliev est devenu président (octobre 1993). Afin de rompre l'isolement du pays, le président G. Aliev décide sa réintégration dans la CEI (dont l'Azerbaïdjan était exclu depuis 1992). En juillet 1996, il exige la démission du Premier ministre Fouad Gouliev, ainsi que celle de certains membres de son gouvernement. L'Azerbaïdjan est membre de la CEI et de l'OSCE. 
 
Sur le plan international, le président G. Aliev, qui a instauré un régime autoritaire et despotique, où l'opposition est muselée et la censure omniprésente, veille à maintenir la stabilité dans le pays et un certain équilibre équilibre dans les relations qu'il entretient avec les autres nations. Toutefois, malgré la signature avec la Russie, en juillet 1997, d'un traité d'amitié, de coopération et de sécurité, ses relations avec ce pays restent tendues. De plus, les autorités azerbaïdjanaises ne parviennent pas à améliorer leurs relations avec l'Iran, principal partenaire commercial du pays, qui a refusé l'ouverture d'un consulat à Tabriz, par crainte des nationalistes azéris. Tout en cultivant d'excellents rapports avec la Turquie, le président G. Aliev tend à se rapprocher de l'Europe et des États-Unis, et des accords de coopération militaire et économique ont été signés entre Bakou et Washington, le 31 juillet 1997. 
 
À l'issue des élections organisées en octobre 1998, Gueïdar Aliev (Parti communiste), qui a remporté 76,11 % des suffrages, est reconduit dans ses fonctions. En dépit des doutes émis par les observateurs de l'OSCE sur le bon déroulement du processus électoral, les électeurs ont plébiscité la stabilité apportée par le candidat du Parti communiste durant trente années et le succès global de sa politique économique, qui a notamment contribué au développement de la branche pétrolière. L'inauguration d'un nouvel oléoduc (Bakou-Soupsa) par les présidents azerbaïdjanais, géorgien et ukrainien en avril 1999, ne suffit cependant pas à masquer les inégalités d'une économie à deux vitesses. En effet, en dehors de la richesse générée par l'industrie pétrolière, l'appareil industriel du pays, hérité de l'URSS, demeure obsolète et la population est confrontée à un défaut d'approvisionnement en eau, gaz et électricité. Par ailleurs, le conflit qui a entraîné l'occupation d'environ 15 % du territoire azerbaïdjanais par les forces arméniennes et l'exode de 850.000 personnes, ne semble pas en passe d'être résolu, surtout après l'arrivée au pouvoir (mars 1998) en Arménie, de l'ancien chef karabakhti, Robert Kotcharian. En 1999, le gouvernement d'Arthur Tabiroglou Rassizade intensifie ses efforts sur le développement de l'industrie pétrolière et signe de nouveaux contrats avec vingt consortiums prêts à investir environ 45 milliards d'euros dans le cas de forages concluants. Cependant, il est confronté à de nouvelles difficultés suscitées par la fermeture en juin, pour cause d'avaries, de l'oléoduc Bakou-Novorossisk (Russie) et par la construction d'un troisième oléoduc de grande capacité entre Bakou et Ceyhan (Turquie). En 2001, la République, qui s'était vu imposer l'usage de l'alphabet cyrillique en 1939 par Staline, est passée à l'alphabet latin. Si les Azéris, turcophones, ont utilisé l'alphabet arabe pendant des siècles, ils avaient connu une première introduction du script latin entre 1923 et 1939. Cette décision, prise par le président Aliev, apparaît comme une rupture symbolique avec l'héritage soviétique, mais masque difficilement le retour de l'influence russe dans la région, notamment après le conflit du Karabakh.