Le secteur industriel, qui emploie un peu plus de 100.000 salariés, ne contribue que pour 18 % au produit intérieur brut (PIB). Le Liban est surtout une société marchande. Le pays est, par ailleurs, fortement dépendant au plan alimentaire.
Agriculture
Le secteur agricole joue un rôle restreint dans l'économie. Les terres cultivables sont peu étendues, et les structures agraires, très inégalitaires, sont dominées par de grands propriétaires terriens. Longtemps archaïsme et sous-production ont caractérisé ce secteur. Une modernisation des campagnes a été opérée au cours des années 1970. Cependant, avec la mécanisation et l'électrification, le réseau routier sert plus les commerçants urbains et l'exode rural que la mise en valeur des campagnes retirées. Le mince liseré côtier est consacré à l'arboriculture et aux cultures légumières. La montagne, aménagée en terrasses, porte des vergers. La région agricole la plus développée s'étend dans la plaine de la Beqaa: les céréales d'autrefois ont fait place aux cultures irriguées.
Services
Le secteur tertiaire, qui fait vivre plus de la moitié de la population et fournit les deux tiers du revenu national, prédomine. Après la Seconde Guerre mondiale, le commerce international connaît un essor grâce à une double spécialisation dans l'importation des biens manufacturés et alimentaires et dans leur réexportation au sein du monde arabe.
Au volet commercial se greffent des activités de services, qui contribuent à équilibrer la balance des paiements. Les capitaux arabes trouvent un refuge à peu près sûr au Liban. L'or se trouve au cœur d'un marché financier en pleine expansion, tandis que se développent l'immobilier et le tourisme, activité qui atteint son apogée grâce à l'importance de l'économie pétrolière au début des années 1970. C'est par Beyrouth que transitent une partie des pétrodollars et l'argent des émigrés. La conjonction de la prospérité pétrolière du Golfe et du repli des économies égyptienne, syrienne et irakienne a permis au Liban de devenir le relais exclusif entre l'Occident et la péninsule Arabique. Le «miracle libanais» se traduit par l'élévation du niveau de vie et les constructions de prestige, comme les nouveaux centres d'affaires. Mais la guerre civile a fini par donner un coup d'arrêt à cette expansion, dont l'effondrement spectaculaire de la livre libanaise est l'une des premières conséquences: en 1975, pour échanger un franc français, il fallait l'équivalent d'environ une demi-livre libanaise; en 1992, il en fallait 420!
Transports
Le système des transports a joué un rôle essentiel dans le commerce international et régional au cours de la période de prospérité. Le principal port, Beyrouth, est en partie une «zone libre» pour le commerce de transit. Tripoli et Sayda possèdent également des infrastructures importantes dans ce domaine. À l'époque de la guerre civile, de nombreux petits ports s'adonnaient à la contrebande, au trafic d'armes et au marché noir. Le trafic aérien est assuré par l'aéroport de Beyrouth, qu'une voie ferrée relie à Tripoli et à Damas.